L’Australie se déconfine…

Déconfine, Photo by Clem Onojeghuo on Unsplash

Bon le petit Coco Covid nous aura bien embêté quand même. Surtout vous, restés en Europe. Ici, en Australie, les restrictions étaient un peu plus légères.

Au commencement du confinement

Donc au début, on était dans la phase 0. Impossible de se balader à plus de 2 personnes, tous les magasins ou presque étaient fermés (sauf les supermarchés et les magasins de bricolage etc), salles de sport, piscine, tout était globalement fermé.

On ne croisait dans les rues de Perth que les camés et les livreurs Uber Eat (Hehe dont moi !). Les plages ressemblaient à une peau d’adolescent avec des petits groupes de deux disséminés un peu partout.

Dans le bus, le nombre de voyageurs étaient comptés, et tout le monde se regardait un peu de travers. Vous n’aviez pas intérêt à tousser…

Bref ce n’était pas la joie. Les boulots avaient disparus, les nouveaux chômeurs contraints et forcés erraient à l’auberge.

L’auberge a restreint ses voyageurs à la moitié de sa capacité, plus que 4 au lieu de 8 par chambre (ça nous n’allions pas nous en plaindre).

C’était la période de panique pour les backpackers comme moi, rentrer ou rester. Chacun faisait son choix, si j’ai décidé de rester, beaucoup ont quitté le pays d’Oz pour rentrer en Europe. Les voitures se vendaient à prix cassé, mais impossible de voyager…

En effet, les frontières entre les grandes régions d’Australie étaient fermées et même les frontières entre les états du WA étaient fermées. Coincés à Perth…

Résumé du Covid en Australie :

Globalement, l’Australie a été plutôt épargnée par le Covid 19. Evidemment c’est plus facile de réagir comme il faut, quand il faut., quand on a les exemples des pays Européens qui se sont cassés les dents sur le virus.

Ceci dit, c’est un fait, l’Australie a réagi vite, dés les premiers cas, un peu drastiquement certes… Mais elle a réussi à enrayer presque en totalité le virus. C’est l’ouverture des frontières qui risque d’être plus délicate ici. Mais nous n’y sommes pas encore.

Naturellement, les australiens sont extrêmement prudents, il faut un permis pour tout, pour servir de l’alcool (pas une licence de bar, juste en tant que serveur), pour travailler dans la construction, pour s’occuper d’enfant, et tellement d’autres. D’ailleurs, ils en ont inventé un autre « COVID Safety Plan Certificate« . Oui, oui l’australien est prévoyant. Ce n’est pas étonnant que les mesures aient été aussi radicales dés le début.

Aujourd’hui, le nombre de cas total en Australie s’élève à 445 personnes. En totalité, il y a eu 7276 cas, dont 102 morts, et 6744 personnes guéries. On peut dire que l’Australie est presque tirée d’affaire.

Pour mieux comprendre

L’avantage de l’Australie, c’est sa minuscule densité de population. Elle compte un peu plus de 25 millions d’habitants, pour un territoire équivalent à l’UE. Le nombre d’habitants au mètre carré s’élève à seulement 3,27 habitants / km².

La majorité de la population se situe sur la côte Est et dans les grandes métropoles, comme Sydney (5,1 millions d’habitants), Melbourne (4,85 millions d’habitants), Brisbane (2,4) ou Perth (2). La côte Est regroupe de fait plus de cas de Covid aussi.

Bref cette densité si éparse est un atout en cas d’épidémie. Les contacts entre les gens sont moins importants, et la culture du tout « voiture » a de positif que la propagation est limitée.

Le Cas du Western Australia (WA)

Ici chaque région est indépendante et a pris ses propres mesures de confinement et de déconfinement.

Le WA a eu a total 601 cas, dont 9 morts, et 28 cas actifs aujourd’hui.

Les Phases de Déconfinement

Depuis le 27 avril, on se déconfine peu à peu, regroupement de 10 personnes, puis de 20, et maintenant de 100.

Depuis le 18 mai, les restaurants ont enfin rouverts ! Youhou !! Enfin youhou, oui et non. Parce que la première sortie fut un petit fiasco.

Prévoyants comme il se doit, nous n’avions pas réservé. Et puis en partant à 19h45 de l’hostel, nous avions de l’espoir… Bon ça s’est bien terminé finalement… Après 1h30, à demander un peu partout, 1h de marche, et un découragement certain, nous avons enfin pu nous installer dans un restaurant italien !!! Alleluia !!

Les pizzas étaient délicieuses et après tout ce périple, elles n’en étaient que plus savoureuses… Le seul hic, le cadre… Oui pour le coup, on s’entendait bien, mais un restaurant aux trois quarts vide, c’est étrange, ça jette un peu un froid.

Bon depuis, on est ressorti, les rues se repeuplent, les restaurants ouvrent plus de tables. Ouf, ça revient à la normale.

Aujourd’hui, on en est où ?

Eh bien, tout est presque revenu à la normale. Tout a rouvert. Je peux enfin aller à la gym, faire des fessiers à outrance pour regagner les mois perdus !

Enfin, on peut prendre un verre sans consommer un aliment quelconque ! Bah oui, manger c’est tricher !

Oui on peut tout faire, dans la limite de la légalité bien sûr…

Ah et quand même, on continue de massacrer nos mains à coups de gel hydroalcoolique, en entrant dans un magasin, en sortant, au restaurant, à la gym… On sait qui a fait fortune ces derniers mois !

Et on peut… Retrouver un job ! Les annonces pleuvent de nouveau sur les sites et les réseaux sociaux. L’auberge change, les gens repartent au travail, et de nouvelles personnes arrivent maintenant dans les chambres… Fin de l’immobilité…

Résumons les phases de l’auberge :

1. Ennui, questionnement et alcoolisme : début du confinement, tout ferme. Certains nous quittent, préférant la sécurité d’un retour chez eux. D’autres prennent des colocs hors de l’hostel. Ceux qui restent, errent, lisent, regardent la télé, boivent. Oui, le début du confinement, on boit pour rendre l’ennui plus supportable.
2. Solutions alternatives, vie de famille et déprime : C’est le moment où chacun essaie de trouver quelque chose à faire. Certains prennent des cours en ligne. D’autres, comme moi, commencent Uber eat. Certains ont la chance de partir en mine et nous quittent pour 2-3 semaines pour revenir 1 semaine. C’est le moment de la débrouille. Certains continuent leur job, mais ils ne sont pas nombreux, et d’autres continuent d’errer, l’oeil vide… pour eux c’est la déprime. Le point positif, c’est l’ambiance. On devient une grande famille. Les événements nous rapprochent. Bien sûr, il y a des petits groupes, mais on se connaît tous, on n’est plus gênés. Coups de gueule parfois, ragots, mais la bienveillance et l’amour triomphent !
3. Ça se déconfine, panique pour trouver un job : Les comptes en banque ont faim. Les esprits s’échauffent pour trouver un job. Les opportunités se multiplient mais la concurrence est rude. Certains se découragent, d’autres changent de stratégie. Chacun se cherche et se bouge pour mettre fin à la léthargie. Des nouveaux arrivent, fin de l’ambiance famille en vue. On sent que les départs ne vont pas tarder.

Moi dans tout ça ?

Mon moral a suivi le moral de l’auberge, et j’ai partagé le flot des angoisses, des ennuis et des joies avec la plupart. Pourtant, aujourd’hui je suis un peu perdue, comme engluée dans ma vie du Covid, je crois que j’y ai trouvé un certain confort. Peut être une excuse ?

J’ai comme trouvé mon équilibre, entre Freelance, Uber Eat, remplissage de sacs de boxe, et écriture de mon blog et de mon roman. Je vivotais bien, j’étais heureuse, j’avais retrouvée une zone de confort.

Et voilà, le Covid s’en va. Il remet en question mes choix. Devrais-je chercher de nouveau un boulot de serveuse, de vendeuse ou de je-ne-sais-quoi ? L’échec de ma recherche des premières semaines me revient en mémoire chaque fois que j’ouvre Gumtree, Seek ou les offres de job sur Facebook. Et je me paralyse, mes doigts refusent de taper les lettres de motivation et mon CV attend d’être mis à jour depuis des semaines.

Alors je repousse, je peux vivre comme ça… Uber eat, Freelance… Mais si je veux mettre plus de coté pour voyager, il faut que je trouve autre chose. J’ai perdu la foi d’y arriver, les doutes sont trop nombreux. Alors pour le moment, je fais l’autruche, je dédaigne les annonces, je continue d’affirmer que ça me suffit…