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Réflexions

Faire le deuil d’un amour

Une histoire d’amour, c’est si intense que quand ça se termine (même quand elle n’a d’ailleurs jamais commencé), il faut en faire le deuil…

Deuil, Photo by Karim MANJRA on Unsplash

Choc

Pour ma part, le choc n’a pas été aussi brut qu’un décès. Il allait partir, je le savais de longue date. Comme une longue maladie, j’ai profité de lui jusqu’au moment de lui dire au revoir.

Quand il est parti, j’aurais dû l’accepter, oui, c’était fini.

Déni

Mais la vie serait bien trop simple, si d’un coup de gomme on pouvait effacer tous nos sentiments.

Oui, mon cerveau le savait, oui l’expérience m’a prouvée qu’on ne peut pas croire en une histoire comme celle-ci. Evidemement j’avais vu les signes, évidemment, j’étais consciente d’être bien plus attachée que le jeune homme en question… Mais le coeur a ses raisons que la raison ignore.

Je l’avais dans la peau, c’est tout. Alors j’ai nié, j’ai nié les messages sans réponse, j’ai nié les appels téléphoniques de plus en plus éloignés, j’ai nié le fait que ma vie était en pause quand la sienne semblait avoir pris un nouveau tournant.

Bien sûr qu’on se reverrait, mon coeur me criait tout son espoir. Ma libido était vaincue, j’étais prête à attendre jusqu’à ma visite en Géorgie.

Serait-il heureux de m’accueillir ? Evidemment que oui, enfin pourquoi ne le serait-il pas ?

Colère

Je n’ai eu que peu de sentiment de colère. Aller, d’accord, quand il ne répondait pas pendant plusieurs heures, je le maudissais, je trépignais. J’étais surtout en colère contre moi même, à quoi m’attendais-je ? Un mauvais texteur reste un mauvais texteur quoiqu’il arrive.

Je m’en voulais et je m’en veux encore d’avoir cru à un après. C’était puérile et naïf. Comme si toutes les histoires moisies d’avance ne m’avaient pas servi de leçon… Si je dois être en colère, c’est contre moi, et contre l’univers, qui ne veut jamais placer des garçons viables sur mon chemin !!

Peur

L’angoisse de ne jamais le revoir me tenaille. Comment vais-je pouvoir aimer quelqu’un d’autre ?

J’ai tellement peur de ne pas ressentir cette même intensité de sentiment. Il ne peut pas disparaître, s’il disparaît, il va emmener mon coeur et ma libido avec lui. Mais qui suis-je sans eux ?

Et puis je crains de recoucher avec quelqu’un d’autre… Je sais que le sexe sera sûrement médiocre, je vais être déçue… Argh, s’il disparaît, je deviendrais nonne, c’est sûr.

Marchandage

Non, ce n’est pas terminé. Déjà, on est encore en contact. On s’appelle, et puis… On s’écrit, bon d’accord j’écris, j’écris et j’écris et il répond. Mais il n’a pas coupé les ponts.

Non, je ne force pas du tout les réponses… 4 audios en une heure… Quoi ? Trop ? Pfffff….

Je vais lui faire une surprise, je vais passer par la Géorgie sur le chemin du retour. Oh pour son anniversaire, quelle bonne idée.

Avec ça, évidemment que l’histoire va continuer.

Dépression

Et puis, le vrai choc est tombé. Oui, c’était fini avant, mais je me voilais la face.

En revanche, quand il m’a dit « Je vois quelqu’un depuis une semaine. », il n’y avait plus moyen de fuire la réalité, impossible… il était temps d’admettre, Ben et moi, ça ne se fera jamais. En sept mots, il a tué mon cupidon intérieur, il a coupé d’un coup de ciseaux les fils ténus de l’espoir.

Il ne sera pas mon prince charmant. Au revoir, adieu rêves d’une vie romantique en Géorgie, au Vietnam, en Italie ou en France avec mon beau barbu.

Mes larmes ont attendu que sa voix disparaisse à l’autre bout du monde, et elles ont déversé leur torrent. Pas de pause pour les petites gouttes d’eau salées, en une nuit, l’équivalent de l’océan indien a inondé mon oreiller.

Au petit matin, c’est épuisée et déshydratée que j’ai mécaniquement été travailler. Il y a eu des moments où j’ai lutté contre les larmes, d’autres moments où je me suis simplement sentie désespérément vide.

Comme un ballon de baudruche qu’on aurait percé, je trainais, le coeur sec. J’avais envie de lui écrire, envie de lui raconter ma vie, mes doutes, mais il faut couper ce lien. Alors j’ai lutté.

Exploration

Il a fini par m’écrire une petite explication. Ca m’a fait du bien de lire ses propres mots, de comprendre, de savoir que de toute façon c’était perdu d’avance.

J’ai ressenti une profonde amitié en lisant son message. Avec bienveillance, j’ai répondu, on ne peut pas en vouloir à quelqu’un de ne pas vous aimer, comme il ne peut pas m’en vouloir de l’avoir trop aimé.

Ma vie à Noosa s’est étoffée un peu plus, j’ai commencé à travailler beaucoup, et à voir enfin de près la perspective de rentrer.

J’ai exploré mes petites voix et voies intérieures, et j’ai commencé à ne plus penser à lui. Plus aussi souvent. Ne pas écrire est devenu naturel, la torture était terminée. Et ça m’a fait du bien.

Acceptation

Voilà, ça y est le deuil est terminé. Il a duré réellement plus de deux mois et demi.

Aujourd’hui, je suis libérée… Et ma libido est revenue… 😉

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